From Imène Berguiga and Philippe Adair
International Journal of Gender and Entrepreneurship

Cet article vise à répondre à la question de recherche suivante : le financement des prêts aux femmes entrepreneurs en Égypte, en Tunisie et au Maroc est-il affecté par l’auto-sélection des emprunteurs ou/et la discrimination des créanciers ? Cet article apporte un éclairage sur la revue de la littérature empirique, qui présente des résultats mitigés.

Les auteurs utilisent un échantillon groupé de 3 896 entreprises en Égypte, au Maroc et en Tunisie, tiré de l’enquête sur les entreprises de la Banque mondiale (EEBM) de 2013. Il est à noter que ni l’auto-sélection ni la discrimination n’affectent les femmes propriétaires par rapport à leurs homologues masculins, alors que les femmes managers s’auto-sélectionnent. Dans la mesure où le sous-échantillon féminin de l’EEBM comporte plusieurs biais, les auteurs soulignent finalement l’importance du secteur informel, qui n’a pas fait l’objet d’une enquête et comprend la plupart des (micro-)entreprises, et des prêts accordés par le secteur de la microfinance à ces entreprises dirigées par des femmes. La microfinance comble le manque de fonds de roulement, mais pas celui d’actifs fixes. La taille de l’entreprise constitue un facteur majeur expliquant à la fois l’auto-sélection et la discrimination.